Lennon produisait l’album Pussy Cats de Harry Nilsson, lorsque Paul et Linda McCartney sont passés après la première nuit des sessions, alias « the Jim Keltner Fan Club Hour », aux studios Burbank le 28 mars 1974. Ils ont été rejoints par Stevie Wonder, Harry Nilsson, Jesse Ed Davis, May Pang, Bobby Keys et le producteur Ed Freeman pour une jam session impromptue.
Lennon était dans son « week-end perdu », séparé de Yoko Ono et vivant à Los Angeles avec Pang. Bien que McCartney et lui ne se soient pas vus depuis trois ans et se soient invectivés dans la presse, selon Pang, ils ont repris leur amitié comme si de rien n’était. La jam session ne s’avère pas très productive musicalement. Lennon semble prendre de la cocaïne et on l’entend offrir à Wonder un sniff sur la première piste, puis demander à quelqu’un de lui offrir un sniff sur la cinquième. C’est aussi l’origine du titre de l’album, où John Lennon demande clairement : « Tu veux sniffer, Steve ? Un toot ? It’s goin’ round ». De plus, Lennon semble avoir des problèmes avec son micro et ses écouteurs.
Lennon est au chant principal et à la guitare, et McCartney chante l’harmonie et joue la batterie de Ringo Starr. (Starr, qui enregistrait avec Nilsson à l’époque mais n’était pas présent lors de la session, s’est plaint lors de la session d’enregistrement du lendemain que » ça fout toujours en l’air ma batterie ! « ). Stevie Wonder chante et joue du piano électrique, Linda McCartney est à l’orgue, Pang joue du tambourin, Nilsson assure le chant, Davis est à la guitare, Freeman (qui produisait Don McLean dans le studio voisin) le remplace à la basse, et Keys joue du saxophone. Keys avait été interrogé à plusieurs reprises sur la session, mais il ne se souvenait de rien.
Les événements de cette nuit sont intrigants pour les fans des Beatles car c’est le seul cas connu de l’ancienne équipe d’auteurs-compositeurs jouant ensemble après leur rupture officielle de 1970. En dehors des occasions spéciales et informelles comme les mariages, les collaborations de plus de deux ex-Beatles étaient rares après la séparation amère du groupe en 1969-70, en particulier entre Lennon et McCartney, dont le conflit a été le plus prononcé et le plus durable.