Les oryctéropes sont des mammifères de la taille d’un cochon (jusqu’à 82 kg), spécialisés dans l’insectivorie, notamment dans la capture et la consommation de termites. Leurs membres sont modifiés pour creuser dans les termitières très dures que l’on trouve dans les savanes africaines. Les ongles se situent en fait à mi-chemin entre les vrais ongles et les sabots. Ils sont solidement construits, en forme de pelle, et manifestement adaptés pour creuser. La peau de l’oryctérope est épaisse et peu poilue. L’épaisseur de la peau protège ces animaux des fourmis mordeuses, et les oryctéropes peuvent dormir dans les nids de fourmis qu’ils ont récemment creusés pour se nourrir.
Le crâne des oryctéropes est allongé et conique, et les oryctéropes ont un ensemble d’os turbinaux plus élaboré que tout autre mammifère. L’arcade zygomatique est complète. Le palais se termine à l’extrémité postérieure des os palatins ; il n’est pas prolongé postérieurement par les ptérygoïdes (comme c’est le cas chez les pangolins).
Si les oryctéropes ont des dents (contrairement aux autres fourmiliers), ils sont dépourvus d’incisives et de canines ( formule dentaire 0/0 0/0 2-3/2 3/3 = 20-22). Il n’y a pas d’émail sur les dents de la joue, qui sont constituées de prismes hexagonaux de dentine, visibles au microscope à dissection. Ces dents sont cependant entourées d’une couche de cément. Elles sont dépourvues de racines et croissent continuellement. La dentition des oryctéropes est également inhabituelle car, bien qu’ils soient diphyodontes, les dents de lait sont petites, en nombre variable, et tombent avant la naissance de l’animal.
Comme les pangolins, les oryctéropes ont une langue longue et protrusile et un estomac ressemblant à un gésier. Ils semblent se fier principalement à leur odorat pour localiser leurs proies. Leurs narines sont dotées de tentacules charnus particuliers et de poils denses ; ceux-ci servent à obturer les narines lorsque l’animal creuse.
On pensait autrefois que les oryctéropes étaient étroitement liés aux pangolins et aux xénarthres. On pense maintenant que leur ressemblance avec les membres de ces groupes est le résultat d’une adaptation convergente pour manger des fourmis, et que leurs véritables affinités se situent avec les Sirenia, Hyracoidea et Proboscidea. Leur registre fossile est maigre ; il commence au début du Miocène (quelques fossiles plus anciens ont été associés de manière discutable à ce groupe).
Il existe une Famille (Orycteropodidae) et une espèce ( Orycteropus afer) dans cet ordre. Les oryctéropes se trouvent en Afrique au sud du Sahara.
Littérature et références citées
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