James Ford Rhodes (1848-1927), historien américain, a écrit un influent récit politique en plusieurs volumes sur la guerre de Sécession et la Reconstruction.
James Ford Rhodes est né le 1er mai 1848 à Ohio City, Ohio, qui fait aujourd’hui partie de Cleveland. Son père était un homme d’affaires prospère. Après une année d’études au-delà du lycée, Rhodes se lance dans les affaires. L’entreprise s’est avérée très prospère, et Rhodes, qui avait des intérêts littéraires, a pu se retirer en 1884 pour poursuivre son désir d’écrire l’histoire. Il avait en tête une histoire générale des États-Unis de 1850 à 1888. Après avoir terminé les deux premiers volumes, couvrant la période de 1850 à 1860, à Cleveland, il s’installe à Cambridge, Massachusetts, en 1891, espérant trouver un environnement plus agréable et une atmosphère plus intellectuelle.
Lorsque les deux premiers volumes paraissent en 1892, ils reçoivent un accueil presque universel. Rhodes, étant un Américain de la classe moyenne profonde, a trouvé facile et naturel de dire ce que l’Amérique de la classe moyenne voulait entendre. Selon Rhodes, la guerre civile était une lutte morale contre l’esclavage dans laquelle le Nord était entièrement justifié, bien que le Sud se soit battu noblement pour défendre ses vues. La Reconstruction était un désastre total, selon lui, causé par la tentative malavisée d’élever les Afro-Américains « inférieurs » à la suprématie sur les Blancs supérieurs.
Rhodes considérait l’histoire comme une branche de la littérature, et il avait une vision intensément personnelle du domaine. Pour Rhodes, l’essence de l’histoire était la lutte entre les bonnes et les mauvaises personnes et non le résultat de conflits entre de larges forces sociales. Ses vues historiques étaient attrayantes pour le grand public. Au fur et à mesure de la parution de ses volumes suivants, Rhodes fut reconnu comme la principale autorité sur la guerre civile et la reconstruction.
Malgré une santé déclinante et son inquiétude face à la Première Guerre mondiale, Rhodes réussit à publier les deux derniers volumes de son histoire au début des années 1920, portant son récit jusqu’à la fin de la première administration présidentielle de Theodore Roosevelt. Ces livres n’ont pas été accueillis aussi favorablement que les précédents. Les critiques notèrent sa préoccupation exclusive pour l’histoire politique, son incapacité à creuser profondément les forces à l’origine des changements historiques, sa partialité pour les idéaux commerciaux conservateurs et son antipathie envers les Afro-Américains, les immigrants et les travailleurs.
Rhodes fut l’un des derniers hommes à écrire l’histoire américaine comme un récit politique en plusieurs volumes. Il était également l’un des derniers amateurs importants de l’écriture historique américaine. Il est mort le 22 janvier 1927.
Lectures complémentaires
Le meilleur livre sur Rhodes est Robert Cruden, James Ford Rhodes : The Man, the Historian, and His Work (1961), qui contient des détails biographiques et des analyses pénétrantes des idées et des méthodes de Rhodes. L’essai de Raymond Curtis Miller sur Rhodes dans William T. Hutchinson, ed. The Marcus W. Jernegan Essay in American Historiography (1937), est bref mais précieux. M.A. DeWolfe Howe, James Ford Rhodes : American Historian (1929), est adulatoire et ignore pratiquement les idées historiques de Rhodes mais contient un grand nombre de ses lettres. □