L’hormone de croissance hypophysaire (GH) et le facteur de croissance insulinique (IGF)-1 sont des hormones anaboliques dont les rôles physiologiques sont particulièrement importants au cours du développement. L’activité de l’axe GH/IGF-1 est contrôlée par des systèmes neuroendocriniens complexes comprenant deux neuropeptides hypothalamiques, la GH-releasing hormone (GHRH) et la somatostatine (SRIF), et une hormone gastro-intestinale, la ghréline. Le neurotransmetteur acétylcholine (ACh) est impliqué dans le réglage de la sécrétion de GH, et son action stimulatrice de GH a été principalement démontrée chez les adultes mais n’est pas clairement documentée au cours du développement. L’ACh, ainsi que ces hormones et leurs récepteurs, sont exprimés avant la naissance, et les cellules somatotrophes sont déjà sensibles à la GHRH, au SRIF et à la ghréline. Nous avons donc émis l’hypothèse que l’ACh pourrait contribuer à la modulation des principaux composants de l’axe somatotrope au cours du développement. Dans cette étude, nous avons généré une lignée de souris knock-out pour la choline acétyltransférase et montré que les souris hétérozygotes présentent un déficit transitoire en ACh du jour embryonnaire 18,5 au jour postnatal 10, et qu’elles retrouvent des niveaux normaux d’ACh à partir de la deuxième semaine postnatale. Ce déficit développemental en ACh n’a pas d’impact majeur sur la prise de poids et l’état cardiorespiratoire des souris nouveau-nées. En utilisant ce modèle de souris, nous avons constaté que les niveaux d’ACh endogènes déterminaient les concentrations de GH et d’IGF-1 circulants aux stades embryonnaire et postnatal. En particulier, le niveau de GH sérique était corrélé à la teneur en ACh du cerveau. L’ACh a également modulé les niveaux de GHRH et de SRIF dans l’hypothalamus et de ghréline dans l’estomac, et elle a affecté les niveaux de ces hormones dans la circulation. Cette étude identifie l’ACh comme un régulateur potentiel de l’axe somatotrope pendant la période de développement.