La marche sur tapis roulant pendant 10 min à 3 mph contre une pente de 5% a été utilisée comme épreuve d’effort électrocardiographique (ECG) dans le cadre d’une étude épidémiologique prospective portant sur 2 437 hommes. De 1953 à 1966, 22 223 tests ont été effectués sans événement fâcheux.
Les critères d’un ECG anormal après l’exercice étaient l’aplatissement ou l’enroulement ischémique du segment S-T, des modifications de l’onde T compatibles avec une ischémie épicardique focale du ventricule gauche et un bloc de branche gauche paroxystique.
Sur les 2 003 hommes ayant fait de l’exercice deux fois ou plus, 264 ont développé une certaine manifestation de cardiopathie ischémique (CSI) et chez 75 d’entre eux (30%), il s’agissait d’une réponse ECG anormale à l’exercice. Ces hommes avaient une pression artérielle plus élevée et étaient plus souvent de gros fumeurs que les personnes ayant une réponse normale. Le poids corporel et le cholestérol sérique étaient similaires dans les deux groupes. Au cours des 5 années suivantes, il y avait une probabilité de 85 % que ces répondeurs anormaux développent une angine de poitrine ou subissent un infarctus du myocarde.
Ces critères ECG relativement peu sensibles mais hautement spécifiques et reproductibles identifient avec précision les hommes présentant une athérosclérose coronaire cliniquement silencieuse mais très avancée, attestée par le mauvais pronostic d’une réponse anormale. Un ECG post-exercice anormal est une preuve valable de l’HDI. Une épreuve d’effort ECG submaximale est utile dans les études cliniques et épidémiologiques et pourrait être utile pour évaluer l’efficacité des efforts visant à réduire le risque d’HDI.