Enfin, avril est là ! Enfin, on a l’impression que l’hiver est passé. J’aime l’hiver, et j’aime me recroqueviller pour un sérieux temps de rêve en regardant la neige tomber. Mais en mars, avouons-le, c’est un peu fatiguant. En mars, le printemps arrive à l’équinoxe comme partout dans l’hémisphère nord ; mais, du moins là où je vis, l’arrivée du printemps est souvent une question de foi ! Il n’y a pas beaucoup de preuves sur le terrain.
En avril, tout a changé. Les bourgeons gonflent, les fleurs printanières sont en pleine floraison, et l’air nous bénit avec cette merveilleuse odeur limoneuse de la nouvelle croissance, surtout après une pluie. L’un des plaisirs de la saison pour moi est d’écouter les rainettes printanières, de minuscules grenouilles qui font tout un vacarme à cette époque de l’année.
Les symboles dominants du printemps dans notre culture (lapins, bébés poussins, agneaux, œufs et fleurs) sont au moins superficiellement enracinés dans le symbolisme chrétien. En regardant un peu plus en arrière, il n’est pas difficile de voir les racines pré-chrétiennes des festivals de fertilité païens toujours présentes, même si nous ne sommes pas conscients de ce fait. Pour changer, au lieu de regarder ces symboles à travers un prisme religieux (quel qu’il soit), jetons un coup d’œil simplement à travers le prisme des cycles de la nature. Ces symboles du printemps sont tous centrés sur la nouveauté : nouvelle croissance verte, animaux nouvellement nés, œufs attendant que les bébés oiseaux picorent à travers la coquille, etc. Tout est à nouveau nouveau. Le long hiver est passé, et la vie continue. Il y a de la fraîcheur partout. Le printemps est tout simplement différent. L’énergie s’est déplacée et nous recommençons. C’est le message de la Nature, et il a trouvé son expression dans les fêtes du printemps à travers les âges, aux côtés des messages religieux de nombreuses confessions.
Si vous avez lu ma chronique de janvier, Natural Beginnings, j’ai écrit que le moment est naturel pour une approche plus intuitive de la nouvelle année. Est-ce que cela vous semble être le cas ? Ce printemps, utilisez les symboles de la saison comme point de départ de vos propres réflexions. Qu’est-ce qui, dans votre vie, est prêt à prendre un nouveau départ ? Qu’êtes-vous prêt à libérer, à laisser fondre comme les neiges de l’hiver ? Quelle partie de vous se sent tendre et vulnérable, comme un bébé oiseau qui vient d’éclore ? Assurez-vous de prendre doucement soin de cette partie.
Imaginez-vous comme une fleur émergeant d’un bulbe de printemps, atteignant et grandissant vers la lumière qui se renforce. Méditez sur cette image pendant un moment. Quelle signification pouvez-vous découvrir pour vos circonstances personnelles ? Pendant que vous y êtes, sortez faire une promenade méditative. Faites-le aussi bien par temps de pluie (peut-être sous une agréable averse d’avril) que par temps ensoleillé. Prenez un parapluie si nécessaire, et profitez simplement du nouveau départ de la Nature.
Spécialement en ces temps difficiles, une expérience tangible d’un nouveau départ peut être extrêmement utile. Rien dans la nature (sauf l’extinction !) n’est jamais vraiment définitif. La nature recommence à chaque saison, recyclant les détritus de l’année dernière en un riche compost dans lequel pousser quelque chose d’autre. Le cycle se poursuit, et rien n’est éternel. Les crises économiques ne sont pas éternelles, pas plus que les crises personnelles. Le printemps vient après l’hiver. Embrassez-le, et profitez des symboles et de la saison du printemps.