Résident en chacun de nous un espace sacré : l’âme. L’esprit exprime ce qui se trouve dans l’âme. La séparation et la perte nous attirent dans cet espace pour traiter nos pensées, nos émotions et nos actions. L’entretien de cet espace nous guide de la douleur à l’acceptation, du doute à la foi et du désespoir à l’espoir. Les croyances matures nous soutiennent alors que nous travaillons à travers les tâches du deuil.
J. W. Worden identifie quatre tâches dans le deuil : accepter la perte, reconnaître la douleur de la perte, s’adapter à un nouvel environnement et réinvestir dans la réalité d’une nouvelle vie. Les tâches du deuil ne sont pas des états d’accomplissement mais un processus fluctuant pour s’adapter à un nouveau mode de vie normal sans ce qui a été perdu.
Le deuil est un signe que nous avons aimé quelque chose de plus que nous-mêmes … nous rend dignes de souffrir avec le reste du monde
Joan Chittister
Considérez que la douleur de la perte fait partie du processus de formation et de force spirituelle tout comme l’exercice fait partie de la forme physique. Certains invitent leur être spirituel supérieur à leur apporter du réconfort. D’autres intensifient leurs efforts pour la surmonter. D’autres encore l’intègrent dans leur système de vie. Quelques-uns l’ignorent, en espérant qu’il disparaîtra.
L’automne est le processus de souvenir et de nostalgie, un partenariat spirituel avec la réalité existentielle de la perte. La présence spirituelle soutient le confort pendant l’hiver de la réorganisation émotionnelle. Le printemps valide la résurrection spirituelle de l’ajustement à la vie sans ce qui a été perdu. L’accompagnement spirituel durant l’été du deuil réinvestit l’énergie émotionnelle dans d’autres relations.
Le deuil affecte la personne dans son ensemble. Il modifie les habitudes de sommeil, de nutrition et d’exercice. Il déclenche des émotions tristes. Il détermine certaines actions qui doivent être faites pour s’occuper des affaires et de la vie d’une manière différente.
L’inclusion de la spiritualité dans les tâches de deuil a un impact sur les pensées, les émotions et les actions, et pas seulement sur les sentiments. Une spiritualité et une foi saines permettent de garder une vue d’ensemble. Elles évitent l’accumulation malsaine d’émotions. L’espoir permet d’aborder un avenir incertain avec confiance.
Les tâches de Worden invitent à une composante spirituelle.
Tâche 1 : Accepter la réalité de la perte
Le deuil est un processus naturel de la vie.
« Le chagrin, c’est l’amour qui ne veut pas lâcher prise. »
Earl A. Grollman – Vivre avec la perte, guérir avec espoir : une perspective juive
L’ancien proverbe a reconnu qu’il y a un temps pour chaque but : donner et enlever, pleurer et rire, pleurer et danser. Personne n’aime perdre quelque chose ou quelqu’un. Le fondement de l’accompagnement spirituel commence par l’acceptation que le contrôle final repose entre les mains de quelqu’un de plus grand. Le deuil est le processus qui consiste à se souvenir, à commémorer et à laisser reposer l’être cher. Le deuil activité sur la perte à laquelle on essaie de s’adapter signifie la guérison d’un cœur brisé.
Tâche 2 : Vivre la douleur du deuil
« Le cycle du deuil a son propre calendrier. Jusqu’à ce que ce cycle soit honoré et achevé, nous avançons sur le chemin de la vie avec une ancre en bas »
Ann Linnea – Deep Water Passage.
Verse ton chagrin. On raconte l’histoire d’un professeur d’anglais dont un ami proche est décédé. Il est rentré chez lui, a joué la musique la plus triste qu’il connaissait, s’est plongé dans son chagrin et l’a déversé avec intensité.
« Quand les larmes viennent… Je nage dans un courant sacré… Mon coeur est au travail. Mon âme est éveillée »
Mary Margaret Funk – Thoughts Matter
Le don des larmes signifie partager une histoire. Alors qu’un prêtre faisait sa promenade matinale avec son compagnon, il entendit des pleurs provenant d’une maison. Il s’est renseigné pour découvrir que leur enfant était mort et que la famille était en deuil. Sans hésiter, il s’est assis auprès de la famille et a pleuré avec elle. Sur le chemin du retour au monastère, le compagnon demanda si son maître connaissait la famille. Il a répondu : « Non. » Perplexe, le compagnon demanda pourquoi le prêtre pleurait avec lui. « Pour pouvoir partager leur chagrin » (Aaron Zerah dans As You Grieve : Consoling Words From Around the World)
Tâche 3 : s’adapter à un environnement sans le défunt
Le chagrin peut être un fardeau ou un cadeau. La permanence d’être sans ce qui a été perdu peut être accablante. La culture occidentale conditionne les individus à posséder, à ne pas laisser partir. Cela évoque la solitude, l’impuissance, l’isolement, la perte d’identité et l’engagement relationnel. Il n’y a rien que nous puissions posséder pour toujours dans ce monde. La spiritualité fournit une raison de regarder au-delà de la matérialité.
Tâche 4 : Retirer l’énergie émotionnelle et la réinvestir dans d’autres relations
« Le chagrin est le signe que nous avons aimé quelque chose de plus que nous-mêmes …. nous rend dignes de souffrir avec le reste du monde »
Joan Chittister – Gospel Days
Comprendre un point de vue divin permet de passer du chagrin de toute une vie à une vision plus large de la façon dont la vie peut être vécue différemment.
Voici quelques déclarations à méditer :
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Puisse-je faire pleinement face à la vie et à la mort, à la perte et au chagrin.
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Puisse-je être ouvert à la douleur du chagrin.
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Puisse-je trouver les ressources intérieures pour être présent pour mon chagrin.
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Puisse la bonté aimante me soutenir.
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Puis-je accepter ma tristesse, sachant que je ne suis pas ma tristesse.
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Puis-je accepter mes limites humaines avec compassion.
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Puis-je accepter ma colère, ma peur, mon anxiété et ma tristesse.
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Puis-je me pardonner de ne pas avoir répondu aux besoins de mon proche.
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Puis-je me pardonner pour les erreurs commises et les choses non faites.
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Puisse la peine me montrer la voie de la compassion
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Puisse-je être ouvert aux autres et à moi-même au sujet de mon expérience de la souffrance et de la perte.
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Puisse-je recevoir l’amour et la compassion des autres.
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Que je trouve la paix et la force pour pouvoir utiliser mes ressources afin d’aider les autres.
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Que tous ceux qui sont en deuil soient libérés de leur peine.
Inévitablement, la spiritualité entre en jeu lorsqu’on vit une perte. Elle affecte le chagrin, et le chagrin affecte la sainteté. La foi peut être remise en question, anéantie, réconfortante ou une nouvelle exploration. La pratique spirituelle permet la recherche de sens après une perte. Elle réconforte par l’expression du chagrin à travers les rituels et les relations. Elle stabilise pendant l’ajustement sans ce qui est perdu. Elle oriente le réapprentissage par de nouvelles expériences et relations. Il fortifie la préparation à l’immortalité personnelle.
Envisagez la divinité comme étant de votre côté. Prenez du réconfort et recevez du renouveau de votre espace sacré. Acceptez les leçons spirituelles du deuil : appréciation de la vie, relations plus étroites et croissance transformatrice.