Dear Editor,
Il a été récemment soutenu que la méthode d’Ellman n’a pas une précision suffisante pour la mesure des activités des cholinestérases (ChEs) (Komersová et al., 2007 ; Sinko et al., 2007 ; Pohanka et al., 2011 ; Dingova et al., 2014). Cette méthode, introduite et décrite pour la première fois par Ellman et ses collègues, est basée sur l’hydrolyse des dérivés de la thiocholine (acétyle ou butyryle) par les ChEs (vraies ou pseudo) et la réaction de la thiocholine résultante avec le réactif thiol acide 5,5′-dithiobis-2-nitrobenzoïque (DTNB) et la formation de l’anion acide 5-thio-2-nitrobenzoïque (TNB). La mesure de l’absorption de l’ion TNB à 410 nm pour la pseudo-ChE et à 440 nm pour l’acétyl-ChE réticulocytaire détermine indirectement l’activité de la ChE (Ellman et al., 1961). Certains auteurs ont proposé que l’indoxylacétate soit un meilleur substrat que l’acétylthiocholine (ATCH) car il ne réagit pas avec les antidotes oxime et thiol utilisés pour la méthode d’Ellman (Pohanka et al., 2011). De plus, le DTNB qui est instable, interagit avec les groupes sulfhydryles libres dans l’échantillon et peut affecter l’activité de la cholinestérase (Dingova et al., 2014). D’autres chercheurs ont montré que les oximes réagissent avec l’ATCH (oximolyse), produisant de la thiocholine et par conséquent l’ion TNB (Sinko et al., 2007). Certains auteurs ont également mentionné que lorsque la concentration de DTNB est beaucoup plus élevée que la concentration d’ATCH, la vitesse d’hydrolyse de l’ATCH est diminuée, ce qui entraîne une activité ChE mesurée plus faible (Komersová et al., 2007).
Bien que les problèmes mentionnés ci-dessus aient été énoncés à propos de la méthode d’Ellman, chacun d’entre eux a sa propre solution logique. Premièrement, par une simple dilution appropriée de l’échantillon, les composés contenant des thiols et des oximes dans l’échantillon sont également dilués et donc l’étendue de la réaction du DTNB avec ces substances est considérablement réduite (Mohammadi et al., 2017). Deuxièmement, les coefficients d’atténuation molaire de l’indoxylacétate et du TNB sont respectivement de 3900 M-1.cm-1 (Pohanka et al., 2011) et 13600 M-1.cm-1 (Ellman et al., 1961). Ainsi, la limite de détection pour la mesure de l’activité ChE par le DTNB est environ 3,5 fois inférieure à celle de l’indoxylacétate. Troisièmement, pour des concentrations de DTNB de 0,2-0,598 mM, le meilleur rapport des concentrations de DTNB/ATCH est de 1,25-3,74, ce qui entraîne une vitesse optimale d’hydrolyse de l’ATCH par la ChE (Komersová et al., 2007).