Les Canadiens de Montréal sont plus qu’heureux de construire leur avenir autour de Carey Price, et ils l’ont fait savoir dimanche après-midi en signant avec le gardien de 29 ans un contrat monstre de huit ans et 84 millions de dollars, le plus gros contrat jamais signé par un gardien de la LNH.
Signer Price à long terme a toujours été l’objectif du GM des Canadiens Marc Bergevin en début d’été et c’est quelque chose que Price lui-même avait exprimé un grand intérêt à la fin de la saison de Montréal. On a toujours supposé que Price, qui entrait dans la dernière année de son contrat actuel, signerait également un contrat à gros budget, certains spéculant qu’il gagnerait plus de 9 millions de dollars par saison. Le cap hit de 10,5 millions de dollars, cependant, est à égalité avec les contrats les plus riches signés par n’importe quel joueur de la ligue, égalant les contrats jumeaux de huit ans et 84 millions de dollars que les Blackhawks de Chicago ont remis au duo vedette Jonathan Toews et Patrick Kane.
Bien que tous les détails de l’accord de Price soient encore en train de devenir clairs, il semble être un qui suit la tendance récente des joueurs gagnant la majorité – ou du moins une grande partie – de leur argent par des primes de signature. C’est ce qu’on appelle la protection contre le lock-out, et Price l’a à revendre. Selon Pierre LeBrun de TSN, Price devrait gagner la somme impressionnante de 70 millions de dollars de son contrat en primes à la signature, ce qui signifie que son salaire réel pour la saison ne sera que de 1,75 million de dollars.
Pour certains, il y aura peu de choc à ce que Price décroche un tel contrat. Après tout, il est largement considéré comme le meilleur gardien de but au monde, un champion olympique et de la Coupe du monde qui a remporté le double titre de joueur le plus utile ainsi que le trophée Vézina en 2014-15. De plus, parmi les gardiens qui ont joué au moins 100 matchs au cours des quatre dernières saisons, Price affiche de loin le meilleur pourcentage d’arrêts, soit 0,928, la plus faible moyenne de buts alloués (2,16), le quatrième plus grand nombre de blanchissages (20) et ses 125 victoires sont les septièmes plus nombreuses parmi les gardiens. Rien de tout cela n’est à mentionner que sur la même période, comparé à la même cuvée de gardiens, le SP de Price à 5 contre 5 de .938 est le meilleur de la ligue, un autre témoignage de sa performance menant à cette transaction.
En tenant compte de tout cela, il n’est pas étonnant que Price encaisse comme aucun gardien avant lui. Cela dit, l’entente n’est pas sans inconvénients.
D’abord et avant tout, il faut s’inquiéter du contrat de Price en bout de ligne. Un accord de huit ans maintient Price à Montréal jusqu’à son 38e anniversaire, un moment où son jeu pourrait commencer à baisser régulièrement. On ne sait pas si ce sera le cas, bien sûr. Martin Brodeur était dans la conversation Vezina à 37 ans, tout comme d’autres grands gardiens de but tels que Patrick Roy, Dominik Hasek. Même Roberto Luongo a été capable de réaliser une saison suffisamment solide pour obtenir une quatrième place dans le vote Vezina à 36 ans, en 2015-16. Il n’y a aucune certitude que Price maintiendra son niveau, cependant, et cela doit être au moins quelque peu inquiétant.
Il peut également y avoir une certaine inquiétude au sujet de la situation du plafond des Canadiens dans les années à venir. L’accord de Price consomme 14% de l’espace de plafond de Montréal pour la saison prochaine, si le plafond reste inchangé, et les 4 millions de dollars supplémentaires par saison qu’il gagne par rapport à son accord précédent sont l’équivalent d’au moins un ou deux joueurs de qualité de l’effectif. Ce ne serait pas une préoccupation si les Canadiens avaient une excellente récolte de prospects en haut et en bas de la ligne, mais le système est un peu mince et l’utilisation de l’agence libre pour étoffer le roster va être difficile sans l’argent pour le faire.
Montréal devra peut-être aussi s’inquiéter de savoir d’où proviendra l’espace de cap pour retenir des joueurs comme Max Pacioretty, Brendan Gallagher et Alex Galchenyuk – qui pourrait ou non être encore un Canadien dans quelques années – dans le futur.
Pour l’instant, cependant, l’entente est un signe que les Canadiens ont confiance en la capacité de Price à demeurer le visage de la franchise bien au-delà de ses 30 ans, et que Montréal mise tout sur Price comme la plus grande pièce de son casse-tête de la Coupe Stanley.