Aujourd’hui, le sujet des traités in- diens est un compte clos dans le grand livre du droit constitutionnel. Par un avenant inséré dans l’Indian Appropriation Act du 3 mars 1871, il a été prévu « qu’à l’avenir aucune nation ou tribu indienne sur le territoire des États-Unis ne sera reconnue ou admise comme nation, tribu ou puissance indépendante avec laquelle les États-Unis pourront contracter par traité : A condition, en outre, que rien de ce qui est contenu dans le présent document ne soit interprété comme invalidant ou portant atteinte à l’obligation de tout traité jusqu’ici légalement conclu et ratifié avec une telle nation ou tribu indienne ».432 Par la suite, le pouvoir du Congrès de retirer ou de modifier les droits tribaux précédemment accordés par traité a été invariablement confirmé.433 Les lois modifiant les droits des membres sur les terres tribales,434 accordant un droit de passage pour un chemin de fer à travers des terres cédées par traité à une tribu indienne,435 ou étendant l’application des lois sur les revenus concernant l’alcool et le tabac sur les territoires indiens, malgré une exemption antérieure par traité,436 ont été soutenues.
Lorsque, par contre, des droits de propriété définis ont été conférés à des Amérindiens individuels, que ce soit par traité ou en vertu d’une loi du Congrès, ils sont protégés par la Constitution dans la même mesure et de la même manière que les droits privés des autres résidents ou citoyens des États-Unis. Dès lors, la Cour a jugé que certains attributaires indiens, en vertu d’un accord selon lequel, en contrepartie partielle de leur renonciation à toute prétention à la propriété tribale, ils devaient recevoir en plusieurs fois des attributions de terres qui devaient être non imposables pendant une période déterminée, ont acquis des droits acquis d’exemption de l’impôt étatique qui étaient protégés par le cinquième amendement contre toute abrogation par le Congrès437.
Un élément régulier du registre de la Cour pour chaque semestre est une ou deux affaires demandant une interprétation des droits des Amérindiens en vertu d’un traité quelconque vis-à-vis du gouvernement fédéral ou des États. Ainsi, bien qu’aucun traité n’ait été négocié depuis des décennies et qu’aucun ne le sera probablement plus jamais, les litiges concernant les anciens traités vont apparemment se poursuivre.